1er mai parisien – Fin des détentions préventives

Les deux personnes encore détenues (dont une avait publiée une lettre écrite derrière leurs murs), parmi les trois arrêtées près de la gare du nord le 1er mai à Paris (voir ici et ), ont été relachées lundi 2 septembre suite au non-renouvellement de leur mandat de dépôt.

Avec l’échéance des 4 premiers mois de préventive, au moment où la juge menant l’instruction devait demander ou non le renouvellement de la détention, elle a ordonné leur mise en liberté avec un contrôle judiciaire. Le procureur n’ayant pas fait appel, l’admnistation prénitentiaire leur a signalé leur “mise en liberté” sous certaines conditions. Pour une, il y a interdiction de paraitre à Paris, de quitter le territoire de l’état français et de voir les deux autres. Pas de pointage au commisariat. Pour l’autre, nous n’avons pas encore les détails.

Personne ne sera libre tant qu’un-e sera enfermé-e et contrôlé-e

Liberté pour tout-es !

-Repris d’Indymedia Nantes-

1er mai parisien – Derrière leurs murs

Lettre d‘un-e des trois inculpé-e incarceré-e en région parisienne suite à un contrôle de police la nuit du 1er mai.

Pour lui écrire : campingetpaillettes@riseup.net

Derrière leurs murs, 6 août 2019.

Ce qui leur fait peur, ça n’a jamais été les marteaux dans le coffre de la voiture mais bien un nouveau monde dans le coeur, c’est pour cela que j’écris aujourd’hui depuis une cellule de prison.
J’ai été controlé-e à Paris le 1er mai et placé-e depuis plus de 3 mois en détention, le tout orchestré par les flics qui chassent, le procureur qui accuse, le juge qui questionne et la presse qui condamne. Et voilà que la possibilité de remise en liberté vient de m’être refusée par le proc, qui estime qu’il y a risque de réitération. Et à cause de mon obstination à ne rien lâcher.
Ils attendent de moi que je dise que la violence leur appartient, que sous la pression je condamne les actions de compagnon-nes, les émeutes, les révoltes.
Ils me demandent ce que j’ai dans la tête, et si je refuse de répondre, c’est à cause de ce que je porte dans mon coeur.

Le proc explique que les garanties présentées pour me remettre en “liberté” sous contrôle judiciaire, n’assurent pas un environnement qui pourrait me “déradicaliser”. Et pour cela je dois rester en prison.
Je me demande comment -en étant dans un lieu où se manifestent si clairement les massacres de l’état et de ses larbins, du capitalisme et de ses ravages- comment, une des faces les plus visibles de leur violence pourrait me faire arrêter de rêver à sa totale destruction.
Ils nous veulent apeuré-es, et c’est pourquoi je suis toujours ici.

Etant donné les tensions sociales et la conflictualité qui se déroulent ces derniers mois sur le territoire francais, créer des exemples répressifs et diffuser le message dans les médias dominants n’est qu’une carte de plus dans leur jeu. C’est encore plus arrangeant quand ils peuvent poursuivre des étranger.es pour appuyer les discours qui rendent responsable de ces tensions quiconque se trouve en dehors de leurs frontières. Comme le démontrent leurs articles sur les 1 milliard d’allemands … à Paris pour le 1er mai et autres histoires qui se succèdent dans cet état et dans tant d’autres. Comme une manière de délégitimer la révolte, et de lancer un avertissement aux dissident-e-s internationaux à la veille du G7 qui se déroulera à Biarritz cet été.

Ils veulent nous effrayer, mais ça ne marchera pas.
Ils peuvent m’emprisonner, mais pas mes idées.
Ni l’école qui domestique, les citoyen-nes qui obéissent, les voisin-es qui surveillent, ni la cheffe qui te vole, le flic qui te frappe, lea psy qui te cachetonne, le boulot qui te tient, la presse qui te ment ou la prison qui te menace n’arrêteront le désir d’insurrection

Se rendre, jamais.
Mort aux prisons et à la société qui en a besoin.
Ni coupables, ni innocents, ennemis tout simplement.
Vive l’anarchie !

Feu d’artifice en solidarité

Mercredi 7 aout, à la tombée de la nuit, des feux d’artifices ont été tirés devant la prison pour femme de Versailles et devant la prison de Nanterre, en solidarité avec les inculpé-es arrêtés le premier mai à proximité de gare du nord et contre toutes les prisons.

Personne ne sera libre tant qu’un-e sera enfermé-e

Liberté pour tout-es !

-Repris d’Indymedia Nantes-

1er mai parisien – A propos de Demande de Mise en Liberté

L’été est chaud, et d’autant plus insupportable quand on est enfermé.e.

Le 1er mai 2019, trois personnes (deux allemands et un.e espagnol.e) ont été arrêtées durant la nuit, vers 2h, près de la gare du Nord à Paris. Les flics ont procédé à une perquisition de la voiture qui les avait conduites à Paris. Les journaflics annonceront rapidement qu’un « arsenal comprenant des éléments pour constituer des engins incendiaires » a été saisi dans un « véhicule d’écolos-anarchistes ». Le fait d’avoir dans son véhicule de la littérature anarchiste, un bout de papier où sont inscrit des lieux de RDV pour rejoindre des départs en manifs, quelques outils pouvant être utile sur un chantier, au camping ou dans la rue et d’être dans les fichiers de la police allemande est pour les flics et le proc’ matière à voir le reste du contenu comme un arsenal. Les réchauds, les jerricanes de gasoil vides et l’huile d’olive deviennent des engins explosifs et les paillettes noires ainsi que le sucre blanc des substances dangereuses à analyser. Illes sont mis en examen pour « détention et transports d’armes de catégorie A » (armes dites de guerre, ici des masques à gaz intégraux…), “détention et transport de substances incendiaires et explosives” et « association de malfaiteurs en vue de la commission de crime ou délit ».
Ce dernier chef d’inculpation ouvre systématiquement une instruction qui permet aux juges d’employer tout l’arsenal policier pour enquêter et enfermer pour de longs mois les mis.es en examen.

Deux des trois de la gare du nord sont toujours incarcéré.es, depuis le 1er mai 2019. Illes ont été amené.es dans le bureau de la juge d’instruction pour un second interrogatoire, début juillet. Des DML (demandes de mise en liberté) ont été deposées dernièrement.

C’est-à-dire que des “garanties de représentation” (adresse d’hébergement, formation…) sont présentées à la juge d’instruction, susceptibles de satisfaire ses critères, pour qu’elle mette fin à leur détention dite préventive. Une mise en liberté qui sera sans doute conditionnée à un contrôle judiciaire interdisant aux 3 qu’illes puissent se rencontrer, qu’illes soient à la disposition du juge si besoin, qu’illes pointent régulièrement dans un commissariat… et qu’illes se présentent à leur procès.

La juge d’instruction, qui est la première à statuer sur ces demandes, les a acceptées. Mais comme attendu, le parquet a fait appel et empêche leur mise en liberté avant que la chambre de l’instruction ne donne l’ultime avis dans cette procédure. L’un d’entre elleux a vu sa demande acceptée mardi 30 juillet, un autre refusée, et lea troisième doit passer vendredi 2 août en audience. L’instruction étant toujours en cours, ces audiences ne sont pas publiques.
A cette occasion comme à d’autres, il est toujours possible d’exprimer notre solidarité avec elleux et notre rage contre ce monde de flics, de juges et de matons.

Feu à toutes les prisons !
Liberté pour tou.tes !

Des complices

Pour les contacter, vous pouvez écrire à campingetpaillettes@riseup.net

-Repris d’Indymedia nantes-

Autour de la repression du 1er mai parisien

Ces derniers mois, la multiplication d’actes contre l’ordre existant a réchauffé autant le climat de guerre sociale que nos cœurs de révolté-e-s. Des sabotages d’infrastructures, des attaques de lieux ou de responsables du pouvoir, des émeutes et pillages dans les quartiers riches, des actions qui sont menées, de nuit comme de jour, seul-e-s ou à plusieurs.

Face à cet élan le pouvoir affûte ses armes. La volonté des puissants d’un retour à la normale fait travailler un peu plus législateurs, juges, flics, matons ou autres journalistes pour essayer d’éteindre le feu. Chaque nouvelle journée de manifestation est pour l’État et ses larbins le moment d’essayer de contenir et réprimer celles et ceux qui veulent continuer à se retrouver et à exprimer leur rage en prenant la rue.
Des “lois scélérates” de la fin du 19e siècle, dont est issue le délit d'”association de malfaiteurs”, aux lois contre les cagoules de 2019 en passant par celles anti-casseurs, lorsque la carotte de la démocratie et de la libre expression ne fonctionne plus, le pouvoir brandit le bâton contre celles et ceux qui agissent contre la bonne marche de ce monde. Mutilations, contrôles et arrestations préventives, mises au trou, sont le revers de la médaille du vote, de la délégation, du maintien de l’ordre.

1er mai 2019. 17 700 contrôles préventifs, 330 interpellations à Paris, dont plus de 250 GAV.
Parmi les personnes arrêtées ce jour-là, certaines ont été mises en détention provisoire ou sous contrôle judiciaire, suite à leur refus de comparaître immédiatement pour mieux préparer leur défense ou pour refuser le jeu de la justice.

De toutes ces affaires certaines sont parvenues à nos oreilles. Parmi elles il y a X, arrêté place d’Italie en fin de manifestation et inculpé de “participation à un groupement en vue de…”, rébellion, menaces sur flics, refus d’alimenter les fichiers de la police et port d’arme (ici un masque à gaz) et qui sera finalement condamné à 4 mois avec maintien en taule, payant notamment le fait de n’avoir rien voulu lâcher, pas même son identité.

Quatre personnes ont été arrêtées vers midi dans une rue de Paris. En les fouillant les flics mettent la main sur 3 marteaux et un bâton ainsi que du “matériel de protection”. Poursuivi-e-s pour “participation à un groupement en vue de…”, et refus de donner ADN et empreintes digitales, le procès aura lieu le 27 septembre au TGI de Paris.

Il y a aussi 5 personnes qui ont été arrêtées à 7 heures du matin dans leur camion garé au bois de Vincennes. En fouillant le véhicule la police trouve divers objets dont des masques, gants coqués, lance pierre, et une bonbonne de gaz à rechaud qui aux yeux du procureur servirait “à fabriquer des molotovs”. Après avoir refusé la comparution immédiate, 3 d’entre elles ont été mises au trou et 2 sous contrôle judiciairee toujours pour participation à un groupement en vue de… Le 3 juin, les dernières personnes incarcérées ont été relâchées et toutes sont interdites de Paris jusqu’au procès reporté au 1er juillet au TGI de Paris.

Enfin, un.e espagnol.e et deux allemands, ont aussi été arrêtés durant la nuit précédente vers 2h près de la gare du Nord à Paris. Les flics ont procédé à une perquisition de la voiture qui les avait conduits à Paris. Dès 2h40 le syndicat de flics VIGI (CGT-police) publie une photo mettant en scène ce qui aurait été pris dans le coffre de la voiture. Ce qui ressemble à des outils et du matériel de cuisine, devient dans la bouche des journaflics un “arsenal comprenant des éléments pour constituer des engins incendiaires”, saisi dans un “véhicule d’écolos-anarchistes”. On apprendra par la suite qu’ils sont mis en examen pour “détention et transports d’armes de catégorie A” (armes dites de guerre, ici des masques à gaz intégraux…) et “association de malfaiteurs en vue de la commission de crime ou délit”.

Ce dernier chef d’inculpation ouvre systématiquement une instruction qui permet aux juges d’employer tout l’arsenal policier pour enquêter et enfermer pour de longs mois les mis-e-s en examen. D’ailleurs, pas besoin d’être plusieurs pour être poursuivi pour “association” comme c’est le cas pour R., arrêté le 2 février à Toulouse, et qui est incarcéré depuis.

Suite à une demande de mise en liberté, un des trois inculpé-e-s de la gare du Nord a été relâché et mis sous contrôle judiciaire. Le procureur a fait appel de la décision et très prochainement un juge décidera de confirmer ou non sa mise en liberté.

Face au sale travail de la justice qui plaque son langage et ses griffes sur nos révoltes pour mieux les écraser, ne laissons pas la répression nous isoler. Une de nos armes est la solidarité que chacun-e peut employer selon les moyens qui lui sembleront les plus adéquats.
De nombreux procès ont déjà eu lieu et de nombreux autres vont se dérouler ces prochains mois. Autant d’occasions de venir manifester notre appui aux révolté-e-s et notre rage à la face des juges.

Crève la justice et ses taules !
Liberté pour toutes !

Des complices

campingetpaillettes@riseup.net

(des traductions en allemand et en espagnol sont en cours. D’autres traductions sont bienvenues !)

Kalimero, caisse de solidarité avec les prisonnier-es de la guerre sociale, envoie, entre autres, des mandats à certain-es des incarcéré-es. Pour contact, renflouer la caisse, solidarité, kalimeroparis@riseup.net

Erratum : L’inculpé de Gare du nord n’a jamais été relaché. L’appel du procureur a suspendu la décision. Le jugement en appel a rejeté sa mise en liberté.

-Repris d’Indymedia Nantes-

Appel à se rendre au TGI jeudi 23 mai en solidarité avec les inculpé.es du 1er mai

Jeudi 23 mai 2019, des renvois de comparution immédiate du 1er mai ont lieu au TGI de Paris à partir de 13h30.

Dans la chambre 23-3, passeront d’abord les prévenus ayant été placés en détention provisoire (parmi lesquels plusieurs compagnons). Comparaîtront aussi quatre compagnons arrêtés lors d’un contrôle préventif, dont deux avaient été placés en détention provisoire à Fleury-Mérogis avant d’être libérés mardi 14 mai au moment de leur DML.

Les inculpés du 1er mai font les frais du dispositif policier mis en place à l’occasion, et notamment des contrôles préventifs massifs (plus de 20 000 contrôles en tout à Paris sur la journée), qui donnent lieu à l’utilisation du chef d’inculpation “groupement en vue de…”. Le 1er mai, à Paris, toutes les interpellations peuvent se faire sans OPJ : nous sommes tous en flagrant délit ! Ce dispositif massif de contrôle et de surveillance a par ailleurs été renforcé par des filatures, et le recours aux drones durant la manifestation. Des polices de différentes villes ont communiqué à la préfecture de Paris les plaques d’immatriculation de véhicules qui ont été contrôlés dès le matin.

Le chef d’inculpation du “groupement en vue de” porte essentiellement sur les intentions des personnes arrêtées. Pour être valable, ce chef d’inculpation doit être “caractérisé par deux faits matériels au moins” (c’est-à-dire qu’il suffit d’avoir sur soi deux objets qui pourraient “servir à…” pour être jugé coupable). Les jugements pour ce chef d’inculpation visent à mettre les prévenus dans une position où ils doivent se justifier d’actes qu’ils auraient pu commettre, forçant la connivence avec le dispositif juridique. Nous ne pouvons qu’inciter à refuser massivement de s’enfermer dans cette position, par exemple en refusant de répondre aux questions des juges et du proc’ sur “nos intentions” : répondre aux demandes de justification des magistrats et de la police ne fait que leur fournir de quoi faire tourner leur machine à construire des profils, à nous enfermer dans des représentations qu’ils bricolent dans le sens qui les arrange, à contribuer à permettre de distinguer les bons manifestants des mauvais, distinctions qui se répercutent ensuite sur les autres procès. Refuser collectivement de répondre aux questions qui portent sur les intentions, qui ont pour but la personnalisation de la justice à chaque individu, c’est aussi casser la logique d’isolement judiciaire, c’est s’organiser pour se défendre, sans connivence avec la justice.

En venant nombreux dans les salles d’audience, refusons de laisser les procs et les juges rendre leurs décisions tranquillement dans leur coin. Perturbons le bon déroulement de l’appareil judiciaire, que ce soit en amont par notre organisation collective ou le jour des procès, pendant le moment même des jugements. Refusons de laisser les inculpés seuls face à la justice.

Pour toutes ces raisons, RDV demain à 13h au TGI.

– Repris d’Indymedia Nantes –

Ambert : Silence obstiné et contrôle acharné (et inversement)

Cela fait maintenant un an que deux personnes sont inculpées et placées sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une instruction criminelle, accusées d’avoir tenté de brûler un véhicule d’Enedis à Ambert en juin 2017. Ce CJ les empêche notamment de rentrer en contact l’un avec l’autre ainsi qu’avec 5 autres personnes, les contraint à ne pas quitter le département et à pointer deux fois par semaine.

Sortir de prison, ne pas attendre le jour du procès en détention provisoire est réjouissant. Mais assez logiquement, en tant qu’alternative à la prison, le contrôle judiciaire est loin d’être une partie de plaisir, surtout lorsqu’il s’accompagne d’effets insidieux : la pression des flics lors du pointage ou la surveillance dans la rue… mais aussi la stigmatisation de l’entourage, le rejet ou la fuite de celleux qui ont peur d’avoir leur blaze dans le dossier d’instruction, l’injonction à avoir une vie rangée… Autant d’éléments qui vont du désagréable à l’insupportable suivant les jours et qui participent de cet outil mis en place par la justice pour tenir en laisse et isoler, le tout à ciel ouvert.

Récemment, les deux compagnons ont demandé la levée de leur contrôle judiciaire. La juge d’instruction vient de leur refuser, avec des motifs assez significatifs. Elle leur reproche le silence au moment de l’enquête sociale, le peu de garantie de représentation qu’ils offrent, des comportements suspects (éviter d’être tracé, utiliser des alias), le fait de ne pas travailler, et pour finir, leur refus de collaborer aussi bien avec elle qu’avec les enquêteurs-rices.

Il est évident que la justice s’accommode mal du silence et de la résistance des personnes qu’elle cherche à mater. En avril 2018, alors que les deux compagnons assistaient à l’audience pour l’appel de leur mise en détention, le procureur avait déjà mentionné dans son réquisitoire qu’ils resteraient en prison jusqu’à qu’ils choisissent de parler (un des OPJ disait que les juges cherchent à « attendrir la viande »). Heureusement, la suite lui prouva que non.

S’il n’est pas question ici de se plaindre d’un traitement injuste, il nous semblait important de rappeler quelles peuvent être les conséquences de l’absence de collaboration. De récents exemples de longues détentions préventives, de contrôles judiciaires stricts et de refus de demandes de mise en liberté suite à des choix de ne pas discuter avec les flics et la justice sont parlant (eux). Ce choix du silence sur le long terme, bien que probablement dur à assumer au vu de ses conséquences, est une belle épine dans l’œil de la répression. Bien sur il permet de donner le moins de billes possible à ces ordures, qui arrivent déjà suffisamment à nous mettre dans la merde grâce aux outils et aux quelques informations dont elles disposent. Et si parfois la tentation d’ouvrir la bouche se fait sentir – parce qu’on nous fait comprendre que ça peut être dans notre intérêt ou qu’on bouillonne devant l’absurdité de la situation – gardons à l’esprit qu’en face de nous se tient un.e ennemi.e dont le seul objectif est de nous faire rentrer dans le rang, la tête basse et le regard éteint.

Il ne s’agit pas de se plaindre donc, mais juste de transmettre des éléments sur une pratique (parmi d’autres) dont on s’imagine bien que les baveux.ses elleux-mêmes ne font pas trop la promotion. Pour que le choix du silence se fasse en connaissance de cause et qu’il s’assume ainsi avec fermeté et détermination.

Que crève la justice !
On ne bavarde qu’avec nos potes !
Liberté pour tou.te.s !

-Repris d’Indymedia Nantes-

Procès le 21 mai suite à la tentative de déambulation « Du son contre toutes les prisons »

Le 21 juin 2018, une cinquantaine de personnes répondait à l’appel d’un rassemblement-déambulation « Du son contre toutes les prisons », dix ans après l’incendie de la plus grande prison pour « sans-papiers » de France, le centre de rétention de Vincennes.

Après un rassemblement avec des prises de paroles, à place des Fêtes, les flics pourchassent dès le début la déambulation, qui devra se disperser à quelques dizaines de mètres de son point de départ, et arrêtent 8 personnes dans une certaine confusion. Les gardes à vue sont mouvementées, et si six personnes ont pu sortir sans donner de nom, deux n’ont pas cette chance et sont convoqué·e·s pour un procès ce 21 mai à 9h au TGI de paris, pour outrage, rébellion et refus d’empreintes digitales et photos.

Alors que l’état développe sa politique répressive, incarcérant révolté·e·s et indésirables, construisant toujours plus de places de prison tout en poussant à l’expansion de solutions de contrôle hors les murs, les raisons d’exprimer notre rage sont toujours présentes et nombreuses.

Le même jour, des personnes incarcérées/inculpées suite au premier mai passent en procès à 13h30, l’occaz’ d’une journée au tribunal !

 

La justice isole et punit celles et ceux qui luttent. Soyons nombreux·ses à exprimer notre solidarité, dans et hors des tribunaux !

-Repris de Paris-Luttes.info-

Samedi 18 mai – Journée défense collective annulée

En raison de multiples difficultés liée à l’obtention d’un lieu pour l’évènement (Le Fender ayant changé d’avis 3 jours avant la journée), nous sommes contraints d’annuler la rencontre et les concerts du samedi 18 mai 2019. Des infos sont à venir quant aux raisons de cette annulation.

Pour l’instant nous ne pouvons qu’inviter les personnes qui souhaitent s’organiser pour les procès à venir à nous écrire sur souslescrachatsleproc@riseup.net

Samedi 18 mai, rencontrons-nous au Fender à Ivry pour penser et affiner la défense collective des différents procès du 1er mai, partager des idées et des pratiques de lutte face à l’état et sa justice et développer des réflexes de défense offensive.

Journée suivie d’une soirée de concerts en soutien.

Le 1er mai 2019 à Paris et ses lendemains nous ont trimballé d’un rouage à l’autre des différentes chaînes de la répression : des commicos aux tribunaux, derrière les murs et sous les caméras.

Les peines tombent en comparution immédiate, ou fermentent dans la tête des juges dans l’attente des procès à venir les 21, 23 et 28 mai et les 3,4, 6 et 14 juin.
Plusieurs compagnons sont en détention provisoire.

Dans un monde où keufs et magistrats s’échangent les vies comme les riches les marchandises, il est nécessaire de sortir des temporalités imposées par l’état. Parce que la répression du 1er mai, mais aussi des précédents mois de mobilisation, est bien plus féroce lorsqu’elle isole les personnes et individualise les actes, une défense offensive peut se penser et se développer de manière collective.

S’en prendre à la cour, c’est aussi lutter contre tout ce que produit la justice au quotidien : détruire des relations et des vies. Des vols aux outrages, la loi fait toujours de la liberté un délit. Leur légalité n’a de sens que si l’on croit qu’un oiseau peut voler en cage.

PROGRAMME (à partir de 12h)
◊ BOUFFE VEGAN
◊ RENCONTRES
◊ DISCUSSIONS
◊ DISTRO
◊ PROJECTION

CONCERTS (à partir de 20h)
LPDB – Les Producteurs de Beurre
Effello & Les Extraterrestres
Les Prouters

LE FENDER – 8 RUE FOUILLOUX – IVRY-SUR-SEINE
(METRO 7 MAIRIE D’IVRY)

Affiche en pdf:

JOURNEE18

Appel à solidarité international suite au 1er mai 2019 à Paris

Dans un contexte où les flics et les banques sont attaqués régulièrement depuis la fin novembre,  ce 1er mai se pouvait être une possibilité de rupture radicale avec ce monde de frontières et de guerres dans la continuité des émeutes du 16 mars et plus généralement des attaques contre les différentes chaines de cette machine à briser des vies qu’est l’autorité.

Et ce alors que les drapeaux français et nationaux fleurissent toujours dans les rues, que la justice remplit les prisons (l’État annonce la création de 10 000 nouvelles places de prison avant 10 ans sans parler des centres de rétention administrative pour sans papiers ou des hôpitaux psychiatriques) et que le discours capitaliste prône de sourire en plus de mourir chaque jour un peu plus au travail.

Face à l’éventualité de l’approfondissement du conflit en ce 1er mai, l’état avait prévu un dispositif sécuritaire conséquent : 7400 flics sur la capitale, 20 000 contrôle préventifs. Résultat : une manifestation offensive mais très contenue par des flics qui n’hésitaient pas à charger.

De nombreux manifestants et compagnons de différentes nationalités se trouvent désormais sous les griffes de la justice et de la taule. S’il apparait nécessaire de développer des réflexes de défense collective de rupture dans le cadre des tribunaux (par exemple lors des procès du 21 et 23 mai et 3, 6 et 14 juin au TGI de Paris), il l’est tout autant de continuer à attaquer directement tout autant ceux qui produisent la misère que ceux qui la gèrent ici comme partout.

En partant des postulats que la défense est nécessairement offensive, que les pensées ne sont pas dissociables de actes et vice versa et que les fins existent dans les moyens que l’on expérimente, on peut aisément comprendre que chaque institution qui part en fumée est une brèche vers un monde sans pompiers, sans États, sans chefs, sans cages.

Par-delà les barbelés et les frontières, contre les prisons (avec ou sans mur), solidarité !

Pour que le ciel ne nous manque plus jamais – Défense au procès de 4 compagnons

Mise à jour :

Stefano et Marco sont libérés

Suite à la demande de mise en liberté Stefano et Marco ont été libérés avec un contrôle judiciaire serré (obligation de pointer deux fois par semaine et interdiction de paraître à Paris). Leur jugement aura lieu le 23 mai. Ils y paraîtront donc libres et non incarcérés ce qui change la donne auprès du parquet et des magistrats.

Le 1er mai 2019 à Paris, quatre compagnons (deux de nationalité italienne et deux de nationalité française) sont arrêtés rue Bichat par des bacqueux un peu avant 12h tout comme nombre d’autres personnes ce jour-là.
Sont retrouvés en leur possession des “armes” (3 marteaux et un bâton) ainsi que du “matériel de protection”.
Leur est reprochée la participation à un groupement en vue de la préparation de violences, le refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques (ADN) ainsi que pour trois d’entre eux le refus de se soumettre aux opérations de prélèvement externe (photos et empreintes).

L’avocate, qui défend les 4 compagnons d’une seule voix, plaide la nullité de l’intégralité du dossier en mettant en avant le non-respect de la procédure par les keufs en réalisant une fouille hors du périmètre de la manifestation sans la présence d’un Officier de Police Judiciaire (OPJ) et/ou sans flagrance (être en flagrant délit). Pour justifier cette dernière, le procureur, citant un PV d’interpellation (le seul sur lequel c’est indiqué), mentionne que l’une des personnes aurait accéléré le pas à la vue de la BAC. L’avocate le coupe, la cour de cassation à déjà statué sur ce point, accélérer le pas ne constitue en aucun cas une flagrance. A cela, le proc répond par un savant bégaiement.

Pour se tirer de ce mauvais pas (pas de raisons valable d’avoir fouillé les compagnons, donc fouille illégitime, donc nullités de toutes les charges) le juge, tenace, suspend l’audience, se retire en concertation une bonne heure et demi avant de revenir avec une formidable trouvaille: la mention “marteau dans la ceinture” sur le PV de fouille d’un des compagnons est maintenant devenue une “arme apparente” et donc un flagrant délit. Nullités complètes rejetées.
Ce que ce passage montre, c’est que le juge a totalement la possibilité d’interpréter les pièces du dossier à sa guise afin de coincer ceux qui ne lui reviennent pas. Le tribunal ne juge pas des faits, il juge des gens, des profils, des idées, des intentions, des rôles sociaux. Et comme la fin justifie les moyens, le mensonge peut s’avérer très utile. Côté proc, ça pue le seum quand il accuse presque les inculpés d’avoir gardé le silence.

Par contre, le refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques ainsi que pour l’un d’entre eux le refus de se soumettre aux opérations de prélèvement externe tombent pour les deux compagnons italiens du fait de la non remise de leur notification de garde à vue en italien dans le délai imparti par leur loi.

L’avocate fait à ce moment appel de la décision du juge de poursuivre les charges. Le procès est reporté au 23 mai 2019. Alors qu’ils ne peuvent plus statuer sur l’affaire, ces maniaques de l’ordre tirent leur dernière cartouche, par dépit, et surement aussi par amertume, et décident de statuer sur les mesures de sécurité en attendant le procès. Tout le monde comprend: comme avec d’autres ce jour là, ils ont faim de contrôle, de tôle, d’enfermement, de privations, bref d’incarcération.

Dans cette opération, et dans le cadre de la coopération des polices de l’espace Schengen, la police italienne fut très rapide à fournir toutes les informations possibles sur les “ressortissants Italiens” sous forme de notes de renseignements. Les notes, n’ayant aucun statut légal comme pourrait l’avoir un casier judiciaire, pèsent néanmoins énormément dans la décision du juge.

Après que le juge et le proc’, qui partagent la même robe, aient usé de tous leurs artifices pour empêcher leur remise en liberté, les deux compas italiens sont désormais en détention provisoire (DP) à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis en attente de procès le 23 mai, au tribunal de grande instance de Paris. Les deux autres compagnons sortent sous contrôle judiciaire (ayant pu présenter des garanties de représentation valides au yeux des magistrats).

Une demande de mise en liberté (DML) a été immédiatement déposée. En outre, ils sont également sous le coup d’une obligation de quitter le territoire pendant deux ans ce qui peut impliquer un placement en CRA après une éventuelle sortie de prison. Cette OQTF, ainsi que la décision de ne pas reconnaître la nullité de toutes les charges est contestée en appel pendant le procès par l’avocate (en déposant la demande au greffier du TGI durant la concertation des magistrats).

La demande de mise en liberté est cruciale pour toutes les personnes qui auraient voulu produire des garanties de représentation afin d’éviter la détention préventive mais qui n’ont pu le faire par manque de connaissance ou de préparation. Elle permet entre autre de présenter de nouvelles garanties de représentation. Présenter des garanties est un choix, certes criticable en tant qu’il contribue à diviser les prévenus selon des critères d’intégration à cette société qui nous crie “marche ou crève”, mais il est important d’avoir l’option de le faire. La DML acceptée permet d’arriver à son procès en tant que personne libre, ce qui a beaucoup d’influence sur la décision des juges. (Si vous connaissez des gens dans cette situation, faites leur savoir qu’ils peuvent en parler à leur avocat, même s’ils sortent de DP le jour de leur procès, c’est un avantage énorme).

Dans la salle, alors que le juge annonce la décision d’incarcérer les compagnons, une compa crache en direction du procureur, une partie du public crie sa rage et sort en solidarité.
Une procédure d’outrage à magistrat est relevée.

Si nous partageons ici certains détails précis du procès c’est parce que nous estimons qu’ils ont de l’importance pour toutes les futures procédures et pourront permettre à d’autres de se défendre (si possible collectivement), de requérir les nullités de charges ou de faire valoir des vices de procédures. Cette affaire n’est qu’une parmi tant d’autres, mais c’est en mettant en commun nos expériences et nos outils de défense que nous pourrons tenir tête à la justice et leur dire, droit dans les yeux, qu’ils ne sont que les bouffons d’un système qui maintient vivant le cadavre de cette société pourrissante.

Pour envoyer des lettres, textes ou dessins aux deux compagnons en détention :

M. MARCO CAVINATO
N° d’écrou 451050 – Bâtiment D5
Maison d’Arrêt de Fleury-Mérogis
7 avenue des Peupliers
91705 FLEURY-MÉROGIS

M. STEFANO MARRI
N° d’écrou 451049 – Bâtiment D5
Maison d’Arrêt de Fleury-Mérogis
7 avenue des Peupliers
91705 FLEURY-MÉROGIS

Contre tous les états, par delà leurs frontières, solidarité !

Aucune cage ne pourra jamais enfermer nos rêves de liberté.